Une recherche-action participative sur la thématique de la construction de l’identité à l’adolescence vient d'être lancée. Menée dans le cadre d’une collaboration entre l’EHESS, le laboratoire BONHEURS et le Lab School Network, elle vise à étudier la manière dont les adolescents et adolescentes perçoivent et construisent leur(s) identité(s), à partir de leurs discours.
L’originalité de cette recherche réside dans le fait qu’elle cherche à comprendre les univers sociaux et les préoccupations quotidiennes des adolescents et adolescentes en les associant à titre d’expert·e·s et de co-chercheur·e·s à toutes les étapes du dispositif de recherche, de l’élaboration de la problématique à l’analyse des résultats, en passant par les choix méthodologiques et la collecte de données. Il s’agit de faire des recherches « avec » les jeunes, plutôt que « sur » les jeunes.
Depuis le début des années 2000, la possibilité d’associer les enfants et les jeunes en tant que co-chercheurs à des projets de recherche a fait l’objet d’une réflexion approfondie, tant sur les avantages que présentent ces nouvelles approches que sur leurs limites (Bradbury-Jones et Taylor, 2015 ; Camponovo et al., 2021). En ce qui concerne les enfants, participer à un projet en tant que co-chercheur associé à l’élaboration d’une problématique, à la collecte de données et à leur analyse peut contribuer à renforcer leur confiance en eux, à améliorer leur esprit critique, leur autonomie et leur sentiment de compétence. Du point de vue des résultats de la recherche, leur participation permet d’accéder plus directement à des connaissances issues de la compréhension que les enfants ont de leur propre environnement et de leurs sous-cultures ; elle apporte par conséquent un éclairage nouveau, complémentaire d’autres approches, et enrichit les connaissances issues de la recherche, même si cette démarche comprend également certaines limites tant sur le plan pratique que du point de vue éthique. C’est pourquoi elle est encadrée par uncomité d’éthique constitué de Zoe Moody (Haute école pédagogique du Valais), de Frédéric Darbellay (Centre interfacultaire en Droits de l’enfant, Université de Genève) et de Samuel Arrabal (déontologue de l’Agence de biomédecine).
Cette recherche-action participative vise à mieux comprendre la manière dont les adolescents construisent leur(s) identité(s), dans un contexte de transformations sociales très rapides, accentuées par la situation sanitaire depuis fin 2019. Elle est menée par le groupe de travail « genre et société » de la Lab School Paris, constitué de quatre élèves – Clementine, Lieve, Ulysse et Zero –, accompagnés par Léo Ragazzi, diplômé en philosophie. Ils ont été rejoints, pour conduire cette recherche, par Pascale Haag, maîtresse de conférences à l'EHESS, et Titouan Fantoni, étudiant en Master de sociologie à l’EHESS.
Au cours de réunions hebdomadaires, le groupe de travail s'est mis d'accord sur une question de recherche en partant des préoccupations des élèves, a choisi une méthodologie, élaboré un questionnaire en ligne qui a été testé auprès d'une vingtaine d'élèves, puis modifié en fonction des retours. L'heure est à présent à la collecte de données !
Pour que les résultats soient le plus pertinents possible, une large diffusion est souhaitée ! Merci de partager le lien à tous les adolescents et adolescentes que vous connaissez ! Il est disponible en français, en anglais et en espagnol, et il est possible d'y répondre du 17 avril au 1er juillet : https://educ.sphinxonline.net/v4/s/99trj5.
Un grand merci d'avance de votre contribution à ce projet !
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